• Le faux pas...

    Faux pas...

    Un petit écart, un truc qui foire, une chose qu'on rate. Par manque de concentration, par perte de l'habitude, perte des réflexes, je ne sais pas trop et le problème est bien là.

    Je ne suis pas susceptible en temps normal, mais je me découvre une intransigeance en ce qui concerne le travail assez difficile à vivre et à assumer.

    Un petit écart de quelques secondes et c'est fichu, c'est trop tard et ça ne se rattrape pas. Quelques boutades de collègues pas méchantes pour deux sous qui me vont pourtant droit au coeur et qui déboulent comme dans un jeu de quilles pour faire s'effondrer les derniers remparts de l'estime que j'ai de moi.

    La confiance fond comme neige au soleil et me voilà, sans excuses, bonne à rien, même pas capable de faire correctement mon boulot. Des mots résonnent encore dans ma tête ce soir. Je suis mauvaise! Je sais que c'est ridicule mais je crois que ma sensibilité est à fleur de peau ces derniers temps, que je remet le pied à l'étrier et qu'une petite dépression fait que la moindre goutte d'eau va faire chavirer mon navire.

    Oui, il me suffit d'un rien pour m'effondrer en ce moment.

    Je ne m'en doutais pas jusqu'à ce soir. J'ai bien conscience que c'est ridicule et à quel point les choses s'amplifient exagérément. J'ai tort de monter tout cela en épingle mais c'est dans la tête que ça se passe.

    D'abord je ressasse, ensuite je pleure, après je réfléchis. Ce n'est pas si grave. J'analyse, je reprend les choses dans l'ordre, je synthétise, je remet les détails dans leur contexte. Et là, effectivement, le faux pas existe toujours mais... tout ce qui s'ensuit n'a pas lieu d'être. 

    En tous cas pas avec une telle démesure.

    Et puis j'écris. J'écris parce que c'est la seule chose qui me permet d'évacuer mes peurs, mes angoisses et mes colères.

    Colère de ne pas avoir été à la hauteur, peur que cela se reproduise, angoisses de décevoir les autres. Ah! estime de soi quand tu nous tiens. Cette confiance qui s'enfuit au moindre faux pas justement. Mais personne n'est parfait! 

    Oui je sais bien!... mais quand même si je pouvais... ben non! Tu ne peux pas petite sorcière et tous les sorts de tes grimoires n'y changeront rien. Tu pourras donner l'illusion un temps mais la réalité te rattrape et au lieu de la détester il te faut l'accepter!...

    ah tu n'aimes pas ces phrases là hein??!!

    Non effectivement je les déteste. Elles remettent tout en question et arrêtent mes rêves. Des événements comme ce soir, anodins pour les autres, font pour moi que la vie est comme stoppée. Suspendue à un fil fragile, fauchée dans son élan. Pas très longtemps, juste assez pour que tout soit remis en question, pour que l'auto-dénigrement s'installe et que je regarde autour de moi ce que j'ai commencé à bâtir en me disant que cela ne sert à rien. Cela ne sert plus à rien parce que je n'y arriverai pas. Cela finira par foirer comme mon faux pas de ce soir.

    Alors à quoi bon? 

    Dans ces moments là, si je n'arrive pas à faire face, c'est la fuite qui me fait de l'oeil. Je me réfugie dans ma bulle et je pense à tout ce qui me ferait du bien et que je n'ai pas, ou que je n'ai plus. Ma grand-mère, la maison de mon enfance... Toutes ces choses auxquelles on se raccroche qui sont si remplies de douceur que l'on sait qu'à travers elles, rien ne pourra nous atteindre. Il y a une force dans tout cela mais je ne sais pas comment la puiser à bon escient.

    Alors je pleure encore un peu, parce que je me dis que ça me fera du bien. Qu'il y a, à l'intérieur quelque chose qui m'a fait mal et qui s'en ira avec mes larmes et ces mots que je jette sur la toile. J'espère que ça suffira!

     

    Faux pas...

     

     

     


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