• Peur...

     

    Peur...


    Peur…

    Peur de quoi je n’en sais rien. Peur d’échouer, peur de mal faire, peur de déplaire, peur de décevoir, peur de me décevoir, peur de donner raison à ceux qui ne croient pas en moi, peur de tromper la confiance de ceux qui y croient.

    Peur de quoi au juste ?

    Peur de tomber… encore une fois ! Peur de me faire mal, peur d’avoir mal, peur que l’on me fasse du mal.

    Peur du noir, peur de la lumière, peur d’être seule, peur d’être étouffée. Peur de courir après celle que je ne serai jamais.

    Peur de ressembler aux mauvaises personnes, à celles qui n’ont pas été des exemples de réussite et d’amour.

    Peur de ne pas arriver au bout, peur de ne pas finir, peur de tenter sans savoir, peur de l’inconnu, peur de prendre des risques.

    Peur de tomber… encore une fois.

    Je ne veux plus tomber. Je veux me relever comme je l’ai fais, même si je n’étais plus capable de marcher. Je veux que mes blessures guérissent comme mon genou s’est ressoudé. Peut-être faut-il encore du temps. Mais je ne veux pas attendre, je ne veux plus attendre. Je l’ai trop fais.

    Remettre tout à plus tard même la joie, le bonheur et le bien-être. Sans doute l’âge qui est le mien à présent me fait penser ces choses là !

    Fut un temps où je me disais « plus tard », j’ai le temps pour être heureuse. Demain nous verrons, mais aujourd’hui j’ai autre chose à faire. Parasitée par la nostalgie du passé parfois, paralysée par les inquiétudes du futur souvent. Et jamais là dans l’instant. Angoisse de ce qui va se produire, de ce qui pourrait se produire, si… et ça tourne là dedans !!!

    Mais où est-elle cette fille qui autrefois réalisa un court métrage avec ses petites mains, toute seule comme une grande, remplie de volonté, motivée comme une dingue, fonceuse, et que toutes les emmerdes possible n’ont pas pu arrêter. Elle y croyait, et elle n’a jamais rien lâché ! Comment a-t-elle fait ? Est-ce que c’était vraiment moi ?

    Oui j’ai peur parce que je ne la retrouve pas. Oui j’ai peur de ne jamais la retrouver. Peur de vivre encore et toujours cette angoisse de se dire « j’en suis capable, mais je n’y arrive pas ! »

    Parce que j’ai peur, et temps que je ne saurais pas de quoi j’ai si peur et pourquoi cela me paralyse à ce point, je ne pourrai plus continuer.

    Les bons conseils ne manquent pourtant pas. Les encouragements, les compliments, les « secoues toi ! », les compassions, les câlins… Mais j’ai l’impression que rien n’y fait et c’est encore plus douloureux de voir que j’y suis hermétique. Que toutes ces bonnes paroles dont j’ai besoin ne parviennent pas à me nourrir car elles glissent sur moi comme la pluie sur un imperméable froid à toute générosité qui se présente. J’ai pourtant envie d’écouter, de comprendre, d’apprendre et de poursuivre avec en moi tout la force que l’on me donne. Mais toute la motivation et la détermination du « allez cette fois j’y vais, je vais y arriver, c’est parti ! », retombe aussi vite et bien qu’un soufflé raté sorti du four !

    Et cette bienveillance envers moi même, il va falloir la travailler car elle ne viendra pas toute seule. Quelle contradiction que ce caractère étrange qui me constitue ! Parfois si sûre de moi et pourtant complètement perdue. L’air organisée et totalement bordélique. L’envie de reconnaissance, comme chacun, et malgré tout cette irrépressible manie de se dénigrer soi même. Où est la maîtrise ? La maîtrise de ce que l’on dit, ce que l’on fait, ce que l’on est. Je ne maîtrise plus rien. J’essaie, je voudrais mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Cela ne sert sans doute à rien de s’échiner alors ?!

    Ecrire tout cela devrait m’aider ?! Peut-être…

    Tout est dans l’illusion en ce moment. L’illusion de tenir le coup, celle du bonheur, celle d’aller bien. Donner le change, faire croire que c’est une petite déprime de passage. Elle passe effectivement. Puis elle revient inlassablement comme les vagues reviennent sans cesse caresser le sable. En douceur, pas trop fort. Pourtant, petit à petit, à force de passages, elles creusent le sable, creusent la plage. Lentement mais sûrement. Qu’est-ce qui se creuse en moi, j’aimerai savoir ! Mais c’est vrai que j’ai la sensation parfois, dans les périodes de vide moral, que derrière l’apparence de la fille qui sait tout faire, qui s’intéresse à tout, qui touche à tout, il n’y a plus qu’une petite coquille creuse. Un simple coup de vent pourrait l’emporter…

    Confiance en soi ? Elle est partie je crois. Dans quelle direction ? Ah ! Si je le savais ma bonne dame !... je lui courrais après ! Mais voyez je ne cours même plus. Beaucoup de choses n’arrivent pas par hasard c’est ma conviction. Mais ces derniers temps, l’herbe se coupe sous mes pieds un peu trop souvent. Aurais-je pris une mauvaise route ? Serais-ce un avertissement ? Mystère !

    Il est bien des prières, des incantations et des secrets de sorcières pour remédier à cela. Mais j’ai peur. Même de cela j’ai peur. Peur de la vérité qui en découlera. Peur de la réalité, peur de mettre fin aux rêves dans lesquels je me refugie lâchement. Peur de perdre mes rêves. Peur de trop y croire, peur de ne plus y croire. Peur d’abandonner, de devoir les abandonner.

    N’y a-t-il pas un petit bouton quelque part, caché qui fasse déclic et qui me remette sur les starting block ? Un plein d’énergie s’il vous plaît ? ah ! dommage, c’est pas cher mais vous n’en avez plus ?! Oui bien sûr, chacun garde la sienne, c’est déjà assez dur pour tout le monde alors pensez donc ! … Donc je suis seule. On est toujours tout seul dans ces cas là. Seul quand on est malade, seul avec ses problèmes, seul face aux autres, seul face à nous même. Seul à savoir ce que l'on ressent, seul à ne pas parvenir à se comprendre.

    Seule, face à mes peurs, parce que se sont les miennes et qu’elles ne ressemblent qu’à moi, elles m’appartiennent, je les comprend parfois, je m’y réfugie même. Sortir de ses peurs serait pire que de continuer à avoir peur ?

    Ah ! Oui, se frotter de nouveau à cette bonne vieille réalité. Se battre encore et toujours. Parce que la vie n’est que ça ?! Pffff… rien que d’y penser, je suis fatiguée, harassée, épuisée, exténuée, éreintée… D’ailleurs mon lit m’appelle et j’ai si mal au yeux ! Compresses d’eau de bleuet et huile d’avocat seront mes remèdes pour ce soir. Et demain… nous verrons bien ?

    Attendre encore un peu pour aller mieux ? Attendre d’aller plus mal ?

    Rester sur le carreau ? Sur le bitume à côté du vélo ? ou bien se relever, poser un pied devant l’autre et avancer malgré la fracture, malgré l’entorse, malgré la douleur ?

    Tout se soigne, tout se recolle. Les morceaux du cœur ou ceux du cerveau aussi ? Je l’espère. J’aimerai que mon corps trouve la solution tout seul et se découvre assez de force pour prendre le dessus sur cette cervelle qui pense en boucle et n’agit pas beaucoup !

    Que ce corps se réveille doucement, qu’il renaisse, qu’il s’aime de nouveau, qu’il prenne soin de lui sans plus écouter l’autre là-haut dans ma tête. Que la déconnection se fasse. Clic ! Juste un petit moment pour reprendre un peu de liberté.

    Courir, nager, danser, s’étirer, marcher, respirer, s’essouffler et continuer. Et recommencer. Cette liberté là ! celle qui fatigue pour de vrai, celle qui fait sourire quoiqu’il arrive, celle qui donne des ailes au sens propre ! Oui c’est ça.

    La liberté de ne plus avoir peur.


    Peur...



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  • Commentaires

    1
    Johnny Mac Caïn
    Mardi 18 Septembre 2012 à 01:52

    Moi aussi j'ai peur du vide mais...

    Tout bien réfléchi, la vie est plus forte que la peur, alors je me dis que la peur ne me fait plus peur et je vie.

    C'est moche, c'est beau, c'est sale et cruel, dégueulasse même, ça donne des ailes et ça plombe les godasses, c'est ça la vie alors ça serait quand même domage de rater tout ce cirque non ?

    Et puis, que ça plaise ou non, moi aussi j'ai des trucs à dire non de dieu !

    Merci

     

    2
    Mardi 18 Septembre 2012 à 10:06
    luceluciole

    Bon tu connais la litanie bene gesserit et ça te fait une belle jambe de la conaitre d'accord, mais bon, une petite relecture peut pas faire de mal. Je ne connaîtrais pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin.
    Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien.
    Rien que moi.

    ça c'est fait.

    On a tous peur ma belle, tous. T'es pas toute seule. Même les plus fortiches, ceux que tu admires, ils ont peur pareil. La peur c'est le sentiment le plus répandue au monde.

    T'es pas si loin du but, crois moi, pas si loin de l'action, c'est en train là en ce moment d'agir en toi. la vie n'est pas une éternelle bataille, la vie est, c'est tout. Tu as eu à te battre, bon sang, oui, avec tout ce que tu as traversée et tu es debout, et tu es saine d'esprit, tu es déjà une survivante toi aussi. Alors t'as le droit d'être fatiguée et de te reposer. Tu veux que je te rapelle encore ce que tu as vécu ces dernières années ? C'est pas juste un peu normale d'être fatiguée après tout ça ? Mais t'inquiete pas la belle, et n'écoutes pas les peurs des autres, c'est en train d'agir en toi, ça a déjà commencer, tu es déjà sur le chemin. Un pas après l'autre pour la longue randonnée, juste un pas après l'autre. C'est une discipline de l'esprit à mener. Tu es une belle personne, tu as de nombreux talents et quoique tu en fasses, et même si tu devais ne rien en faire, ça ne changerai rien au fait que tu es une belle personne. Regarde, il y a des gens qui t'aiment, c'est pas par bonté d'âme, hein, c'est parce que tu es aimable, si, si je te jure. Alors repose toi le cerveau et juste un pas après l'autre.


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    3
    Petite Sorcière Profil de Petite Sorcière
    Jeudi 20 Septembre 2012 à 15:57

    Johnny : Merci. C'est vrai, la vie est plus forte, puisqu'elle me rattrape à chaque fois, sinon je ne serai déjà plus de ce monde. Oui la volonté de vivre est plus forte. La volonté d'atteindre des buts, la volonté de faire les choses et d'achever ce que l'on a commencé. ça vaut la peine en effet.

    Ma Luciole : oui, un pas après l'autre, commencer à finir ce que j'ai commencé et finir par commencer ce que j'aimerai finir!!! ouh là! bref, avancer doucement mais sûrement. Tes mots font toujours du bien et puis écrire tout ça c'est (comme cela a toujours été pour moi) une fois écris, je passe à autre chose. Ecrire fais du bien, alors... Merci d'être là.

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