• Ma sœur m'a fait un magnifique cadeau.

    Comme ça…

    Par envie et sans prétentions comme elle l’a si bien dit.

    C’est quelque chose dont j’avais rêvé secrètement il y a de cela quelque temps.

    Un joli montage. Un beau diaporama de photos de moi petite, bébé, enfant, adolescente, jusqu’à aujourd’hui.

    Le cadeau d’anniversaire idéal mais celui-ci est encore plus spécial. Parce que cette filoute de frangine a glané des photos merveilleuses de moi et ma grand-mère. Des photos que, pour certaines, j’avais oublié ou encore que je ne connaissais même pas.

    Quand partent ceux que nous aimons...

    Puis des photos de nous deux, les sœurs, les petites filles jouant à tout et n’importe quoi, voyageant en compagnie de Mamy.

    Les souvenirs remontent et l’on se dit soudain : "bon sang quelle belle enfance nous avons vécu". Toutes ces choses que nous avons apprises et qu’elle nous a fait découvrir en chanson, ces instants qu’elle nous a fait aimer car nous les vivions en sa compagnie. Le gout de l’aventure, de la découverte. La faculté de s’adapter, d’être habile de ses mains, de savoir s’occuper en toute circonstance, ne jamais s’ennuyer. Le fait de s’amuser d’un rien, de transformer les choses, d’inventer des histoires, d’inventer notre vie. Danser, chanter, se mettre en scène, se déguiser, jouer des personnages, jouer notre vie, rêver.

    Quand partent ceux que nous aimons...

    Ne jamais cesser de rêver. Voilà tout ce qu’elle m’a donné. Le don des rêves et la force d’y croire. Voilà tout ce que m’évoque ces images et bien sûr les larmes coulent sur mes joues en les voyant défiler en fondus enchaînés. Parce que tout cela, malgré tout c’est fini. Que notre grand-mère soit partie ne change rien au fait que nous avons grandi. Même si le plus important est ce qu’elle a laissé dans notre cœur, je ne peux pas m’empêcher de pleurer là tout de suite.

    Et puis je me dis « mais quelle finaude cette frangine. Comment a-t-elle fait pour trouver toutes ces photos ? » Certains clichés je dois bien l’avouer me sont même inconnus et je les découvre avec des rires même ponctués de sanglots, comme si chaque image étrangère à ma mémoire m’enlevait un peu de cet amour qui est parti.

    Bref, elle m’a bien eu, bien surprise, bien émotionnée et bien fait plaisir. Ce montage pour n’importe qui d’autre resterait un diaporama de petites filles avec leur grand-mère bien sûr mais pour moi c’est tout simplement un petit bijou qui à présent m’arrache moins de larmes et qui surtout me donne la force de continuer d’avancer pour ne pas gâcher tout ce potentiel créatif que je sens en moi comme un gros cadeau que m’a grand-mère m’a légué.

    Sur une musique teintée d’une douce nostalgie. Un chant japonais ‘‘a capella’’ avec la voix d’une femme claire et fine. C’est un baume pour l’âme. Ces éclats de rires figés qui défilent, mes petites mains potelées qui jouent aux bateaux de papiers dans le caniveau, les arrêts dans la forêt sur la route de la mer, l’écoute du ruisseau dans le fossé en ballade pour savoir ce qu’il chantait ce jour là, et toujours ce regard tendre, ce sourire bienveillant, ces bras protecteurs… trop parfois !

    L’arrivée de ma petite sœur avec sa bouille de poupon et ses grands yeux coquins. Les jeux, la nature, les arbres, la maison, les vacances, le temps de l’enfance, le temps de l’insouciance, le temps qui s’écoulait plus lentement et qui laissait penser que l’on avait tout notre temps. Tout cela ne me paraît pourtant pas si loin et pourtant ça l’est.

    J’ai l’âge que ma mère avait lorsqu’elle a eu ma petite sœur et ma petite sœur a l’âge que ma mère avait lorsqu’elle m’a eu. Cela n’arrivera qu’une fois ! Je ne sais pas si c’est très clair cela dit !!!

    Quand partent ceux que nous aimons...

    Toujours est-il qu’il faut voir, toucher, aimer les gens temps qu’ils sont là. Cette image de ma main sur l’épaule de ma grand-mère me ferait presque croire que je n’en ai pas assez profité.

    Mais aujourd’hui j’ai gardé le goût des bisous et des câlins, le goût des gâteaux et des crêpes, le goût du déguisement et du jeu, le goût de la tendresse et de la tolérance, le goût de reconnaître le chant des oiseaux et le nom des plantes, le goût des fous rires à en pleurer. Les cris des pirates ou des indiens qui attaquaient notre charrette ou notre cabane dans les arbres, résonnent toujours dans ma tête, les histoires que nous inventions sont toujours en moi, elles galopent à toute vitesse et je dois les suivre pour ne pas en perdre une miette, comme je n’ai perdu aucune goutte de ces précieuses potions d’inspiration que Mamy a distillé toutes ces années en moi en me racontant ces merveilleuses histoires qui sortaient tout droit de sa fabuleuse imagination, mêlée à l’amour qu’elle avait de transmettre les choses qu’elle savait, avec tant de simplicité et de jovialité.

    Alors je ne peux dire qu’un énorme merci à ma petite sœur que j’adore. Je pense à toutes ces années passées ensemble à jouer et à se chamailler aussi ! Mais en grandissant nous avons soudé nos liens si forts face à une famille aussi difficile et même absente. Nous avons traversé tellement de moments difficiles. Heureusement… C’est le premier mot qui me vient ! Heureusement que tu étais là ! Et heureusement que tu es là aussi aujourd’hui.

    Merci du fond du cœur pour ce beau cadeau et merci d’exister, merci d’être ma sœur.

    Quand partent ceux que nous aimons...


          
               Je t’aime.

      

    Quand partent ceux que nous aimons...






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